La pré-histoire du CLH
En 1978 s'ouvrait à Liège une école d'homéopathie sous le nom de Société Liégeoise d'étude des thérapeutiques (SLET) animée principalement par le docteur Pierre Clerckx, médecin très dynamique et aux idées larges.
Une cinquantaine d'élèves étaient inscrits, en majorité des médecins.
L'enseignement était pluraliste et éclectique, c'est à dire qu'il faisait mention de thérapeutiques naturelles au sens large, non seulement l'homéopathie mais aussi la médecine chinoise, la gemmothérapie, la phytothérapie, les peroxydases de SOLOMIDES, etc.
Cela se faisait en weekends.
Progressivement un petit groupe de médecins particulièrement motivés s'est constitué, emmené par Marc Brunson.
On y trouvait notamment tous ceux qui allaient fonder plus tard le CLH : Marc BRUNSON, Jacques KERSTEN, Fernand HENRY, André DUBOIS, Luc BOULANGER, Charles HOUBRECHTS, Jean-Marie DONNAY, Astrid MEURENS, Nadia HOURI, Richard LIMAGE, Luba GOLDBERG, et quelques autres dont j'ai oublié les noms, qu'ils me pardonnent.
C'est Marc BRUNSON, vétérinaire, qui avait eu le premier l'idée d'aller "voir ailleurs", et était allé regarder travailler des vétérinaires unicistes.
À cette époque nous ne connaissions pas l'homéopathie uniciste, car nous partions pour la plupart sans aucune base, avec simplement notre enthousiasme et notre désir d'apprendre.
Mais déjà dès les premiers weekends, les plus lucides d'entre nous soupçonnaient que quelque chose n'allait pas dans cet enseignement pluraliste : on nous expliquait au premier cours la loi de similitude et la recherche du SIMILLIMUM.
Puis par la suite on nous exposait le traitement "homéopathique" de diverses maladies courantes.
Ce qui nous semblait -à juste titre- pour le moins contradictoire par rapport aux principes de base.
Car finalement ce qu'on nous enseignait était une sorte d'allopathie avec des remèdes "homéopathiques".
Je me rappelle toutes les questions que nous nous posions aux interruptions.
Une étape importante a été pour moi la venue de Jacques IMBERECHTS, homéopathe chevronné, bruxellois, et haut en couleurs.
Il était uniciste de stricte observance et nous avait subjugués par sa grande intelligence, sa faconde, son style mordant et son humour sarcastique, nous lui devons beaucoup.
Son exposé percutant nous avait donné envie de connaître le Répertoire de KENT, qu'il nous avait présenté.
Et par la suite à l'initiative de Marc BRUNSON, s'est organisé au sein de cette école de la SLET, un sous-groupe d'étude du Répertoire de KENT ; ce n'était pas une mince affaire car la plupart d'entre nous ne connaissaient pas l'anglais.
Je réalise maintenant que cette étude nous a obligés à apprendre l'anglais, ce qui fut un grand bénéfice pour nous.
Pierre CLERCKX au début assistait à ces séances, et il devait se rendre compte que l'étude de KENT devait nous rendre critiques à l'égard de son enseignement pluraliste.
Ce groupe se réunissait le mardi soir dans les locaux loués par la SLET, et nous avions le "feu sacré" : chacun devait préparer un certain nombre de pages du répertoire et les traduire à l'avance.
Il nous est arrivé de nous quitter à 2 heures du matin, tant nous étions passionnés, en tout cas on ne terminait jamais avant minuit.
Je me rappelle très bien que nous avons eu une séance de travail le lendemain du tremblement de terre du 8 novembre 1983 ; nous avions eu ce soir-là un peu de mal à nous concentrer sur nos traductions.
Nous ne comprenions pas bien au début que l'étude de KENT nous emmenait insensiblement du côté de l'unicisme, qui répondait mieux à nos attentes, mais c'est devenu de plus en plus évident, surtout quand nous avons décidé de lire ensemble les "Conférences de KENT".
Nous avions franchi le Rubicon, et la voie que nous prenions nous éloignait trop visiblement de l'éclectisme et du pluralisme de l'école dont nous étions censés faire partie.
Un soir est arrivé ce qui devait arriver : nous avons trouvé close la porte du local de réunion, nous étions donc "excommuniés"…
Je me rappelle d'ailleurs que plus tard, lors du premier congrès du CLH en 1989, Marc BRUNSON nous dira : "Nous sommes sortis du Palais des Congrès par la petite porte, mais nous y rentrons par la grande !"
Nous avions donc dû nous trouver un nouveau local pour nos réunions studieuses, et par ce fait nous nous sommes constitués en groupe indépendant.
Le terme "CLH" n'était pas encore né, nous l'avons choisi plus tard.
De nouveaux médecins intéressés par notre démarche ont demandé par la suite à se joindre à nous, mais comme nous avions pris de l'avance, il a fallu créer un groupe de débutants, qui s'initiaient aux premiers principes de l'Homéopathie, avec l'aide des plus anciens, qui se relayaient pour leur donner cours.
C'est ainsi que notre groupe est progressivement devenu une école, d'autant plus que d'autres élèves sont encore arrivés par après et qu'il a fallu créer une première année, une deuxième année , puis finalement une troisième.
Et progressivement les élèves de la "première première" année sont eux-mêmes devenus des enseignants pour les plus novices.
Nous étions devenus une école, et il fallait nous donner un nom.
On a hésité entre "centre homéopathique liégeois" et "centre liégeois d'homéopathie", finalement le terme qui sonnait le mieux était CLH.
Fin de la préhistoire du CLH.
André Dubois
L'histoire du CLH
En septembre 1987, ce groupe décide de créer un journal intitulé les Echos du CLH.
En septembre 1988, le CLH organise un premier congrès régional. Le succès est au rendez-vous, le principe est rôdé et les responsables du CLH décident en mars 1990 d'organiser leur premier congrès international. Depuis lors, ce congrès se répète chaque année le troisième week-end de mars. Le nombre de membres et d'étudiants n'a cessé d'augmenter pour atteindre actuellement plus de 100.
Fin 1994, les responsables CLH, ASBL non assujettie à la TVA, créent une seconde ASBL intitulée ELH (Editions Liégeoises d’Homéopathie). Les deux ASBL sont composées des mêmes membres et ont le même siège social. Cette deuxième ASBL constitue à la fois une maison d'édition et une librairie. Elle est assujettie à la TVA. Elle permet l'édition d'ouvrages d'homéopathie par les homéopathes eux-mêmes ainsi que l'approvisionnement de leur bibliothèque homéopathique.
Le vétérinaire Marc Brunson, qui avait joué dès le départ un rôle d'initiateur et de "locomotive", s'est investi énormément dans le développement du CLH, et a largement contribué à lui donner sa place dans le monde homéopathique francophone.
Le CLH lui doit beaucoup ainsi qu'à son épouse Ariane qui l'a fidèlement secondé dans les lourdes tâches administratives que demande l'école.
En 2017 Marc Brunson a décidé de se retirer de la gestion de l'école. Depuis lors, le CLH est géré par une équipe groupée autour de la présidente le Dr Pascale Daubie : les Drs Pascale Franck, Johan Jans, Luc Van Damme, Marie-Isabelle Wéra et André Dubois.